En forêt de Rennes et de Saint-Aubin-du-Cormier


Avec les fortes chaleurs d’été, j’ai décidé de sortir en forêt pour chercher un peu de fraîcheur. J’ai choisi celle de Rennes et celle de Saint-Aubin-du-Cormier (forêt de Haute-sève). Dans ces milieux boisés, j’étais à la recherche de mares forestières pour observer les odonates et les insectes des milieux humides. 

Plus tard dans l’année, je suis parti à la rencontre de la faune nocturnes de ces forêts.

La forêt de Rennes

La forêt de Rennes est une grande forêt domaniale d’environ 3 000 hectares. Elle est très fréquentée par les promeneurs et les cyclistes. On y trouve des ruisseaux temporaires (récemment), des mares, des parcelles de feuillus et de conifères.

Les lépidoptères

Parmi les rhopalocères (papillon diurnes) communs, j’ai pu photographier le Robert-le-diable (Polygonia c-album), le petit sylvain (Limenitis camilla), le citron (Gonepteryx rhamni) et la sylvaine (Ochlodes venatus).

Ochlodes venatus
Ochlodes venatus

Une belle surprise était l’observation de deux miroirs (Heteropterus morpheus). En effet, je n’avais jamais observé cette espèce que je trouve magnifique. Je rêvais même de la photographier. Les 2 individus présents étaient peu farouches.

Heteropterus morpheus
Heteropterus morpheus

Odonates de la forêt de Rennes

Les mares forestières permettent de voir des odonates inféodés à ces milieux. Pour la photographie, ces mares sont en général plutôt tranquilles et permettent de prendre en photo sympétrums et orthétrums sur de nouveaux perchoirs (fougères, branches de conifères…). J’aime tout particulièrement photographier les sympétrums sur les fougères aigles (Pteridium aquilinum).

Orthetrum coerulescens
Orthetrum coerulescens
Sympetrum sanguineum
Sympetrum sanguineum

Autres animaux observés en forêt de Rennes

Outre les odonates et les lépidoptères, en forêt de Rennes, il est possible d’observer des coléoptères, des amphibiens, des reptiles et des gastéropodes… De temps en temps, le long du chemin, j’entendais « le loup, le renard et la belette » et surtout le pic épeiche cherchant de la nourriture et poussant quelques cris.

De retour au jardin, nous avons eu la visite d’un mâle Cerambyx cerdo, le plus grand coléoptère de France métropolitaine. Cet individu avait une taille vraiment imposante et des antennes démesurées. Lorsqu’il s’est envolé, une mésange a tenté de le prédater ou de l’éloigner sans succès quand elle a remarqué que l’insecte était aussi grand qu’elle.

Cerambyx cerdo
Cerambyx cerdo

La nuit, dans la forêt de Rennes

Certains animaux sont essentiellement nocturnes. En forêt, on observe toujours une multitude d’espèces la nuit : coléoptères, crustacés, amphibiens…

Pour le moment, j’ai pu observer 7 espèces d’amphibiens de nuit dans ce boisement (la grenouille verte de jour). les salamandres tachetées (Salamandra salamandra) étaient en grand nombre (entre 50 et 70 individus observés), les autres espèces étaient plus discrètes.

Un combat de mâles et accouplement de la salamandre tachetée (Salamandra salamandra)

Ce combat était d’une violence inouïe quand on pense à la « lenteur » habituelle des salamandres. Un mâle se faisait clairement dominé et cherchait à fuir son assaillant. Ce combat a duré quelques minutes et les deux mâles sont ensuite partis chacun de leur côté.

Sur un sentier, j’ai pu assister à une scène plutôt rare de la vie des salamandres : un accouplement. Lors de celui-ci, le mâle se place sous la femelle et la bloque en s’appuyant sur ses membres antérieurs. Le mâle agite son dos et sa queue pour stimuler le cloaque de la femelle (orifice pour la reproduction et l’évacuation des déchets). Le mâle dépose un spermatophore en forme de pyramide, la femelle va alors le faire rentrer dans son cloaque. Elle pourra conserver les spermatozoïdes jusqu’à 2 ans après l’accouplement.

Pour avoir plus d’informations sur ces animaux et la faune nocturne de la forêt de Rennes, je vous invite à consulter cet article : Les amphibiens d’Ille-et-Vilaine.

Printemps et été 2020

Lors de mes excursions à la recherche d’odonates, j’ai pu photographier cette femelle lézard vivipare (Zootoca vivipara) qui se chauffait sur un jeune pin à 1 mètre de haut. Elle était curieuse et me regardait de temps en temps. Sur la quatrième photo, vous pouvez voir la forme et l’organisation des écailles de cet individu.

Voici deux coléoptères photographiés au mois de mai et un magnifique vulcain (Vanessa atalanta)

À Saint-Aubin-du-Cormier

Aussi appelée forêt de Haute-Sève, la forêt de Saint-Aubin-du-Cormier est un boisement de chênes et de hêtres. De petits ruisseaux et quelques réseaux de mares la traversent. Cet été, j’ai choisi d’explorer une nouvelle mare entourée de prairies et d’arbres divers. 

Saint-Aubin-du-Cormier
Saint-Aubin-du-Cormier

Aromia moschata est un magnifique longicorne de grande taille aux reflets métalliques. J’ai pu le photographier au bord de l’étang de Saint-Aubin-du-Cormier, dans une prairie non fauchée.

Odonates de la forêt de Saint-Aubin-du-Cormier (forêt de Haute-Sève)

La richesse spécifique en odonates était plutôt élevée au mois de juillet. Je n’avais jamais observé Cordulegaster boltonii, qui est pourtant une espèce assez commune en Bretagne. Quelques ischnures, orthétrums ou même une naïade (Erythromma) étaient plutôt facile à photographier. Il était possible de voir voler des cordulies ou des aeschnes le long de la lisière.

Les sympétrums sont les anisoptères que je photographie le plus. J’affectionne particulièrement cette famille de par leurs couleurs, leurs formes et leur taille. Ils se montrent très coopératifs, il suffit d’apprendre à les approcher et d’éviter les gestes brusques. J’ai pu observer chez cette famille une certaine « mémoire du perchoir précédant la fuite ». En effet, lorsqu’ils étaient dérangés, les sympétrums s’envolaient puis se reposaient sur le même perchoir. Si je restais trop près du perchoir, ils attendaient en vol que je recule pour s’y poser à nouveau. Pourtant, certains perchoirs étaient disponibles et parfois avaient déjà été utilisés par le même individu. Cette « mémoire » était parfois bluffante de précision par rapport au nombre de branches ou tiges disponibles.

Sympetrum sanguineum
Sympetrum sanguineum

Fin d’été 2019 à Saint-Aubin-du-Cormier

En fin d’été le soleil était intense et rasant le soir. J’en ai profité pour photographier un cuivré commun (Lycanea phlaeas) en contre-jour.

Lycaena phlaeas
Lycaena phlaeas

Il était plutôt difficile de photographier les animaux sans être gêné par mon ombre et celle de mon objectif. Je ne suis pas resté très longtemps sur place.

La nuit, dans la forêt de Saint-Aubin-du-Cormier

Dans cette forêt il est possible d’observer une multitude d’espèces nocturnes :

À Saint-Aubin-du-Cormier, 8 espèces d’amphibiens sont présentes. Certaines sont plus rares que d’autres, comme le triton alpestre (Ichthyosaura alpestris).

Pour avoir plus d’informations sur ces animaux et la faune nocturne de Saint-Aubin-du-Cormier, je vous invite à consulter cet article : Les amphibiens d’Ille-et-Vilaine.

Bufo sp.
Bufo spinosus

Printemps et été 2020

En raison du confinement, je n’ai pas eu l’occasion de faire beaucoup de sorties à Saint-Aubin-du-Cormier. Une matinée avant de me rendre en forêt de Rennes, j’ai pu observer l’hespérie du brome (Carterocephalus palaemon), une espèce rare en Bretagne et localisée principalement dans le pays de Rennes.

2020 n’aurait finalement pas du tout été une année riche en photo à Saint-Aubin-du-Cormier (hormis pour les odonates). Voici les quatre photos que j’ai retenues de cet été, dont ma première photo de demi-deuil (Melanargia galathea) en Ille-et-Vilaine.

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