Québriac est ma commune favorite pour la photographie animalière. C’est ici que j’ai commencé à explorer la nature à la recherche d’animaux de toutes formes. Québriac abrite un grand nombre d’espèces animales et végétales (amphibiens, oiseaux, orchidées, insectes…). C’est la variété de ses biotopes (les Étanchets, l’étang des noës, les landes de Tanouarn, marécages, bois et forêts…) qui l’amène à accueillir une telle biodiversité et qui donnent au village des paysages très variés.
De 2015 à 2017
Pour introduire cet article, voici quelques animaux que j’ai photographiés entre 2015 et 2017 :
En 2018
En raison de mon séjour dans le parc national des Cévennes, 2018 est une année avec peu de photos prises à Québriac. J’ai pu tout de même photographier des espèces que je n’avais jamais observé dans ma commune d’enfance : la vipère péliade (Vipera berus) et le (Coccothraustes coccothraustes).
Gros plan sur les oiseaux du jardin
Cet hiver à été rude pour les oiseaux, ils étaient nombreux à fréquenter les mangeoires et certaines espèces peu communes étaient présentes. Je m’étais posté dans une tente affût pour réaliser des portraits et des gros plans. Elle était installée non loin de l’arbre principal du jardin, où viennent se poser les oiseaux avant d’accéder à la mangeoire.
Les tarins des aulnes étaient en grand nombre et bruyants. De temps en temps, c’était une mésange charbonnière qui se posait sur une branche et qui jetait un coup d’œil à travers le filet de camouflage. Hésitante, elle s’approchait, branche par branche, jusqu’à saisir une graine de tournesol. Une fois le mets dans le bec, elle s’empressait de partir pour le déguster quelques jardins plus loin.
Le plus timide de tous était le gros-bec casse-noyaux. Il savait que j’étais là, non loin de la mangeoire. Certainement poussé par la faim, il a rejoint la mangeoire à plusieurs reprises avant de s’y installer pour déguster quelques graines. Lors de ses venues, les autres passereaux quittaient la mangeoire, ayant peur de ce « gros » dinosaure des temps modernes. Les seuls à le côtoyer étaient les verdiers d’Europe.
Au printemps
Voici un aperçu des rencontres que j’ai pu faire au printemps à Québriac. En attendant que les vipères sortent ou qu’elles changent de positions (pour des photos plus intéressantes), je partais à la recherche d’insectes et de reptiles.
Quelques odonates très colorés comme la libellule déprimée ou encore la petite nymphe au corps de feu se posaient sur la végétation en bordure de chemin. Un « minotaure » (Typhaeus typhoeus) se baladait au sol, dans les fougères aigles desséchées. Ce petit coléoptère est un bousier caractérisé par la présence de 3 prolongements épineux sur son thorax. On pouvait également observer les orvets et les lézards vivipares se prélasser au soleil dans les débris végétaux.
Rencontre avec Vipera berus !
C’est en cherchant des lézards verts à Québriac, que je suis tombé sur une petite population de vipères péliades (Vipera berus). À quelques mètres de ma voiture, j’aperçois deux serpents entre les ronces (VBR5 et VBR4). Je saute presque de joie à cette découverte ! C’est un endroit que je connais bien et pourtant, je n’y avais jamais vu de serpents. À ma grande surprise, j’ai pu observer 7 vipères québriacoises dans une petite lande. J’y suis retourné plusieurs fois pendant 2 semaines.
À chaque fois, le même individu était là : une magnifique femelle qui était vitélogénique (pleine de réserves de graisses pour assurer la saison de reproduction). C’est l’individu « VBR1 » sur les photos. Pour reconnaître et nommer les individus, j’ai utilisé les taches et les cicatrices de leurs têtes.
Quelques jours plus tard, des mâles sont sortis et ont commencé à tourner autour de la femelle VBR1. Leurs coloris est magnifique et très contrasté. J’ai eu l’occasion de les voir parader. Ils s’entrelaçaient et se relevait en essayant de faire tomber l’autre. De temps en temps, ils se faisaient face et se donnaient des coups de tête. Ils m’oubliaient presque. À la fin de ce rituel, le « vainqueur » (VBR3) a rejoint la femelle pour lui faire un gros câlin ! 😉
Fin d’année à Québriac
La belle saison se termine sous le soleil, les ischnures élégantes me permettent de tester mon nouvel objectif macro ! Les premiers tests sont concluants, que soit sur les couples, les individus seuls ou même sur cette petite araignée.
À l’affût dans le jardin
Le soleil en fin d’automne m’a permis de prendre le portrait d’un rougegorge et d’une mésange bleue. N’étant habituellement pas trop un adepte de l’affût, je pense en faire d’autres prochainement au vu du résultat !
En 2019
De retour de mon stage dans le Forez, j’ai pu entamer quelques billebaudes à Québriac, toujours à la recherche de vipères et d’odonates…
Un paquet de Vipera berus !
En 2019, les vipères péliades étaient nombreuses à Québriac et se laissaient facilement approcher. Très patientes et calmes, elles me regardaient de temps en temps, comme pour me rappeler qu’elles gardaient un œil sur moi.
Certains jours, les conditions étaient tellement propices (faible couvert nuageux, une vingtaine de degrés dans l’air) que je me retrouvais encerclé au milieu des ronces. Il est possible de reconnaître le même individu sur plusieurs de mes photos. En effet, certaines vipères étaient plus dociles que les autres et se laissaient plus facilement photographier.
J’ai pu tester mon nouvel objectif macro sur mes serpents préférés. J’ai également observé leur comportement face à une telle proximité. Pour certaines, une fois qu’elles étaient habituée à ma présence, je n’avais plus besoin de prendre mes précautions pour éviter les gestes brusques et autres perturbations.
Elles sont toujours aussi belles et nombreuses à Québriac !
Odonates de Québriac
Dans la lande c’est un mâle Aeshna cyanea que j’ai pu observer. Il sillonnait les ajoncs et les genêts à la recherche de femelles. Quelques fois, il se posait sur une branche épineuse, il était alors difficile de s’approcher sans se faire piquer.
À l’étang des noës, orthétrums et pennipattes volaient tous deux autour des berges.
Autres animaux québriacois
Il est possible d’observer d’autres reptiles à Québriac : le lézard vivipare (Zootoca vivipara) et l’orvet fragile (Anguis fragilis). Sur les photos ci-dessous, le lézard vivipare est un jeune de l’année qui se chauffait au soleil. L’autre photo montre un orvet fragile mort sur un sentier.
Un des lépidoptères les plus photogénique qui soit : la zygène du trèfle (Zygaena trifolii). J’adore ses couleurs contrastées et photographier ce papillon sous tous ses angles.
Alors que j’essayais de photographier des syrphes, je suis tombé sur cette scène de prédation. Une araignée du genre Misumena se délectait d’une syrphe capturée à l’apex (extrémité) d’une inflorescence. Il était ainsi plus simple pour moi de photographier ce diptère entre les pédipalpes du prédateur.
Faune nocturne de Québriac
La majorité des animaux que photographie la nuit sont évidement des amphibiens et Québriac n’échappe pas à la règle.
Au moins 8 espèces d’amphibiens sont présentes à Québriac, notamment Lissotriton helveticus, Rana dalmatina et Pelophylax sp dont je n’est pas encore de photos prises sur cette commune.
Pour avoir plus d’informations sur ces animaux et la faune nocturne de Québriac, je vous invite à consulter cet article : Les amphibiens brétilliens.
En 2020
Vipères et confinement

Le lundi 16 mars 2020, la France n’avait pas encore annoncé de confinement face à l’épidémie de coronavirus. Ce jour-là, j’ai pris mes affaires et je suis parti chez ma mère à Québriac. Je me suis directement empressé d’aller voir les vipères dans la lande. Le soleil était bien présent et la chaleur commençait à monter pour atteindre une quinzaine de degrés.
Aucun adulte en vu pendant cette première sortie. Cependant les juvéniles de vipère péliade (Vipera berus) étaient bien là. J’en ai dénombré 7 au total, lovés au bord du chemin. Je suis content de voir que la reproduction ait été un succès cette année et que la mortalité des juvéniles a dû être plutôt faible cet hiver. Les vipéreaux étaient très coopératifs et n’étaient pas craintif. J’ai pu prendre quelques belles photos et tester mon GorillaPod (trépied flexible).
Le lendemain, alors que le confinement était en place et qu’il était possible de promener, je suis retourné sur le terrain. Il faisait suffisamment chaud pour se mettre en t-shirt. Les juvéniles étaient toujours au même endroit, dès fois à 5 cm près. Moins nombreux, j’ai tout de même pu observer un adulte dans un nouveau coin. Je me suis ensuite fait courser par deux gros chiens… Je n’ai pas cherché à rester plus longtemps 😉
Outre les vipères, des orvets (Anguis fragilis) étaient également de sortie et d’une incroyable coopération. J’ai pu réaliser quelques gros plans de la tête d’un individu. Les lézards vivipares (Zootoca vivipara) profitaient du soleil dans les fossés aux alentours.
Anguis fragilis Anguis fragilis Zootoca vivipara Zootoca vivipara
Cette chaleur permet aussi d’observer des bourdons, des coléoptères et des lépidoptères. À commencer par ce magnifique Robert-le-Diable qui volait dans le jardin. On pouvait voir des citrons (Gonepteryx rhamni), des tircis (Pararge aegeria) et des vulcain (Vanessa atalanta). Ces derniers se posaient moins souvent et je n’ai pas réussi à les photographier.
Les bourdons terrestres (Bombus terrestris) étaient en activité et butinaient les rares fleurs disponibles. Les méloés (Meloe proscarabeus) mangeaient les jeunes pousses de poacées dans les chemins.
Les hérissons sortaient d’hibernation et pouvaient facilement être observés dans le jardin en train de manger quelques escargots.

Les abeilles et les vespidés étaient nombreux dans les quelques plantes en fleur du jardin. Cette affluence me permettait de prendre l’air tout en m’adonnant à la photographie. J’ai commencé par quelques espèces précoces dans une angiosperme aux fleurs roses (Camellia sp.), très prisée par les pollinisateurs. Les osmies étaient très actives et s’occupaient de leurs nids dans les loges des hôtels à insectes.
Une rainette verte (Hyla arborea) dans le jardin, non, deux !
J’ai eu la chance de partager le jardin avec une rainette verte (Hyla arborea). Elle passait son temps à lézarder au soleil dans le même arbuste à côté du bassin. D’une coopération à toute épreuve, j’ai pu m’approcher d’elle sans qu’elle ne fronce un sourcil et réalisé quelques clichés rapprochés. Au cours de la troisième semaine de confinement une deuxième rainette verte s’est invité dans le jardin. Elle était aussi ronde que la première.
Les rhopalocères (papillons diurnes) commençaient à pointer le bout de leurs antennes. Cela faisait deux semaines que je voyais des azurés des nerpruns (Celastrina argiolus) voler dans la lande par-dessus les ronciers. Il était impossible de les photographier jusqu’à cette rencontre avec cet individu peu farouche !
Aux alentours du 8 avril, les premières larves d’odonates sortaient de l’eau pour finaliser leur transformation. Elles escaladaient les brins d’herbes ou les feuilles de joncs (Juncus sp.), puis s’immobilisaient afin de s’extirper de leur ancien exosquelette. Il s’en est suivi une longue phase pendant laquelle les ailes et l’abdomen se sont déployés. L’individu émergent était alors très vulnérable aux prédateurs.
J’ai pu observer deux espèces précoces : l’ischnure élégante (Ischnura elegans) et la petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula). Les petites nymphes au corps de feu étaient les plus nombreuses et volaient le long des berges.
J’aime beaucoup photographier cet insecte aux couleurs vives, dès qu’il est sexuellement mature. Les motifs et les couleurs de l’abdomen des femelles sont très variables. Ce petit prédateurs se nourrit de diptères (mouches, moustiques…).
Pyrrhosoma nymphula Pyrrhosoma nymphula Pyrrhosoma nymphula – exuvie
Début avril, j’observais toujours des vipères péliades (Vipera berus). Les jeunes étaient de plus en plus difficiles à observer et les adultes assez timides. J’ai cependant pu revoir un individu que j’avais déjà observé auparavant : VBR1.
J’ai commencé à me familiariser avec le monde des araignées et à les photographier. D’abord avec une Misumena sp. qui se prenait pour une fleur de pissenlit ou une autre inflorescence jaune. J’avais l’impression qu’elle voulait un câlin… Ensuite avec une saltique : Heliophanus cupreus qui sautait sur un mur. Les araignées de cette famille sont vraiment très mignonnes.
Dans la seconde moitié du mois d’avril, la nature s’active toujours un peu plus. Les premières fleurs commencent à colorer les prairies et à nourrir lépidoptères, hyménoptères et autres pollinisateurs.
Les amphibiens se font plus rares, les crapauds épineux (Bufo spinosus) rejoignent leurs quartiers d’été, tandis que les grenouilles vertes (Pelophylax sp.) prennent le soleil au bord des fossés, mares et étangs. En faisant du nettoyage, j’ai pu photographier un jeune crapaud épineux dans le jardin. La grosse grenouille verte ci-dessous est probablement une grenouille de Lessona (Pelophylax lessonae) au vu de ses pattes courtes et des chants de mâles (typiques de cette espèce) que j’ai entendu de l’autre côté du fossé. N’ayant pas manipulé l’individu, je ne préfère pas m’avancer sur l’identification de l’espèce qui pourrait aussi être Pelophylax kl. esculentus.
Les émergences de zygoptères se poursuivent avec une nuée d’ischnures élégantes (Ischnura elegans) et de pennipattes orangés (Platycnemis acutipennis). J’aime bien photographier ces espèces précoces lorsqu’elles se posent sur des supports en hauteur, ainsi leur corps se détache mieux de l’arrière plan.
Les petites nymphes au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula) sont toujours là et s’accouplent le long des berges. Quelques mâles se posaient sur les feuilles fraîchement éclosent de chêne et de ronces.
Les anisoptères commencent eux aussi leurs émergences. Les premiers que j’ai observé sont les gomphes gentils (Gomphus pulchellus). Cette étape de leur cycle de développement est très délicate. La prédation, la chute et le vent sont les principales menaces qui pèsent sur ces petits êtres ailés. Avec l’âge, le corps se pare d’un jaune intense et de noir.
Bien sûr, lors de mes excursions, je n’observe pas que des vipères. D’autres reptiles croisent mon chemin et mon regard. Les photographier est parfois compliqué. Ces animaux sont très vifs et n’hésitent pas à fuir. J’ai eu la chance d’approcher une couleuvre helvétique (Natrix helvetica) qui prenait le soleil à la base du tronc d’un peuplier, comme le lézard vivipare (Zootoca vivipara) ci-dessous. Les lézards verts (Lacerta bilineata) sont très farouches et me font tourner en bourrique. On peut voir une tique située sous l’oeil de la femelle ci-dessous. Ces animaux en sont souvent couverts et sont pour moi un rappel à l’ordre sur les précautions à prendre lors des excursions dans les hautes herbes.
L’abondance n’était pas digne d’un mois de juin, j’ai dû passer quelques heures dans les prairies de Québriac à chercher des insectes à photographier. Je me suis même attardé sur quelques araignées. Je vous laisse découvrir ces petits animaux ci-dessous :
La saison de reproduction a commencé pour les vipères péliades (Vipera berus) de Québriac. En une journée j’ai pu observer 6 adultes, dont 3 mâles. J’ai constaté que la population s’est déplacée de 100 mètres vers le sud. Ce déplacement est certainement expliqué par la fermeture du milieu au nord de la lande. Les individus sont aussi plus dispersés entre eux, d’habitudes ils étaient 5 sur un linéaire de 10 mètres, mi-avril, ils étaient 5 sur un linéaire de 100 mètres. Malgré ces changements, j’ai pu faire de belles observations, comme des stimulations de femelles par des mâles (gris et noir). Ceux-ci, une fois qu’ils avaient repéré une femelle, partaient à sa poursuite. Lorsque la femelle s’arrêtait pour se chauffer au soleil (héliothermie), le mâle se positionnait sur elle et avançait jusqu’à sa tête. Ensuite, il enroulait sa queue autour de celle de la femelle. Les femelles que j’ai observé n’avaient pas l’air très réceptives et ne se laissaient pas faire. Un mâle s’est même empressé de poursuivre un jeune individu.
Pour le moment, j’ai pu observer au moins 10 individus adultes dans cette population, dont 4 mâles (VBR2, VBR3, VBR4 et VBR6) et 6 femelles.
J’ai encore eu beaucoup de chance cette année, en étant au bon moment et au bon endroit pour photographier un combat de mâles ! Cette fois, les deux adversaires ont commencé par s’affronter dans les ronces. Le combat n’était pas facile et ils se heurtaient souvent aux épines. Je n’ai pas observé de blessures, mais je suppose que certains coups devaient être douloureux, voire blessants. Ils ont décidé de sortir des fourrés pour s’affronter au bord du chemin, dans les herbes. Arrivé au bout, ils m’ont enfin « calculé » et son repartis doucement vers les ronces. Ils continuaient à s’entrelacer et à se donner des coups de têtes. Un des deux mâles cherchait à fuir, mais son adversaire le poursuivait et continuait ses assauts.
J’avais déjà observé VBR3 combattre en 2018 un autre mâle. Je n’ai pas pu voir l’issue du combat.
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